الأحد، 1 سبتمبر 2019

Yann Moix

Yann Moix /jan mwaks/1, né le 31 mars 1968 à Nevers (Nièvre), est un écrivain et réalisateur français, également chroniqueur à la télévision et dans la presse.

Il obtient le prix Goncourt du premier roman pour Jubilations vers le ciel en 1996, puis le prix Renaudot pour Naissance en 2013. Son premier long-métrage, Podium, adapté de son propre roman, remporte un important succès en 2004.

De 2015 à 2018, il est chroniqueur dans l'émission à succès On n'est pas couché diffusée le samedi soir, en deuxième partie de soirée sur France 2 et animée par Laurent Ruquier. Il forme dans un premier temps un duo avec Léa Salamé. Cette dernière quittant l'émission, il travaille avec Vanessa Burggraf, qui quittera l'émission après seulement une saison. Enfin, c'est avec Christine Angot qu'il effectue sa dernière saison.
Biographie
Famille
Cousin des écrivains catalans Terenci Moix2 et Ana María Moix dont la famille est liée au syndicaliste Josep Moix et au juge anti-corruption Manuel Moix (en)3, Yann Moix est le fils d'un masseur-kinésithérapeute et d'une secrétaire4.

En 2019, il raconte, dans son roman Orléans (2019) et en interview, avoir été un enfant battu, victime de diverses maltraitances de la part de ses parents5,6, ce que réfutent à la fois son père et son frère Alexandre7,8. Dans une lettre ouverte9, ce dernier accuse Yann, son « bourreau », de lui avoir infligé les sévices que Yann décrit dans son livre Orléans en les prêtant à ses parents7.

Formation
Il fait ses études primaires, puis secondaires, à Orléans10, où il obtient un baccalauréat scientifique11.

Yann Moix poursuit ses études à l'École supérieure de commerce de Reims, et obtient son diplôme en 199212. Il fait en parallèle des études de philosophie, à l'université de Reims11. Il est également diplômé de Sciences Po Paris en 199513 : son mémoire, sous la direction de Jean-Noël Jeanneney, est consacré à la ville de Vienne (Autriche).

Révélation littéraire
En classe de quatrième, il s'abonne au Bulletin des amis d'André Gide14.

Yann Moix est « découvert » en 1994 par Bernard-Henri Lévy15 ; Yann Moix contacte le littérateur, qui ne l'accepta qu'après un test : écrire en une demi-journée trois textes, l'un sur le fascisme en Italie, l'autre sur Federico Fellini et le troisième sur Germinal de Claude Berri16,17. Ensuite, Moix se rapproche également de Philippe Sollers18 et de Pierre Assouline19.

Son premier roman, Jubilations vers le ciel, reçoit le prix Goncourt du premier roman (1996)20, le prix François-Mauriac21 de l'Académie française et le prix Air-Inter Europe du premier roman22. Il s'agit du premier volet de la Trilogie de l'amour fou23, dont font aussi partie Les cimetières sont des champs de fleurs (1997), qui a reçu la bourse de la Fondation Hachette, et Anissa Corto (2000).

Presse écrite
Il collabore chaque semaine aux pages Culture du magazine Marianne, de 1998 à 2002. Il tient aussi une chronique littéraire dans le magazine Elle entre 2000 et 2003.

En 2004, il collabore à l'éphémère journal de l'écrivain Marc-Édouard Nabe, La Vérité24,25. Yann Moix, qui n'est plus ami avec Nabe à partir de 2007, déclare en 2015 que ce dernier devenait de plus en plus « un combattant contre Israël »26,27.

Entre 2008 et 2013, chaque jeudi, Yann Moix tient le feuilleton (chronique) du Figaro littéraire28. De janvier 2011 à juillet 2012, il réalise aussi chaque semaine une bande dessinée satirique dans Le Point. Il publie par ailleurs régulièrement depuis 2013 des grands reportages dans Paris Match29.

Télévision et radio
Yann Moix fait partie de 2010 à 2014 des chroniqueurs de l'émission On va s'gêner animée par Laurent Ruquier sur Europe 130,31. De janvier 2014 à mars 2014, il participe à L'Émission pour tous sur France 232. Il participe aussi entre 2014 et 2015 à l'émission de radio Les Grosses Têtes, suivant ainsi Laurent Ruquier à RTL.

De juin 2014 jusqu'en mai 2015, il participe au Duel d'Olivier Galzi, confronté à François Reynaert, sur I-Télé, chaque mardi, en direct, à 23 h 30.

À la rentrée 2015, il succède à Aymeric Caron comme chroniqueur polémiste dans l'émission On n'est pas couché, d'abord aux côtés de Léa Salamé sur France 233, puis de Christine Angot. Il annonce en février 2018 que la saison en cours (sa troisième) sera sa dernière dans l'émission.

Depuis octobre 2018, il anime Chez Moix sur Paris Première, une émission où des invités « de tous bords » discutent de la société contemporaine34.

Divers
Entre 2011 et 2015, Yann Moix anime le premier dimanche de chaque mois un séminaire au cinéma Saint-Germain, à Saint-Germain-des-Prés, pour la revue La Règle du jeu (fondée par Bernard-Henri Lévy) à laquelle il collabore depuis 1994. En 2011-2012, le séminaire était consacré à Kafka. En 2012-2013, à Francis Ponge. En 2013-2014, à Georges Bataille35. En 2014-2015, à Charles Péguy. Et en 2015-2016, à Aragon.

Depuis novembre 2011, Yann Moix est membre du comité d'honneur de l'Institut d'études lévinassiennes (fondé par Benny Lévy, Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy)36.

Il est membre du Collège de 'Pataphysique37, inspiré de l'œuvre d'Alfred Jarry, et il est décoré le 1er phalle 139 de l'ordre de la Grande Gidouille.

Moix a en outre écrit des chansons, notamment pour Arielle Dombasle et Diane Tell38.

Littérature
Écrits
Jubilations vers le ciel raconte comment un écolier de douze ans, Nestor, foudroyé à l'école communale par la beauté d'une certaine Hélène, poursuit celle-ci de son amour éperdu jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans. Pour tenter de la séduire, il fera en sorte que, chaque jour de sa vie, Hélène soit étonnée par lui.

Les cimetières sont des champs de fleurs, sélectionné pour le prix Renaudot, est un roman beaucoup plus noir. À la suite de la mort accidentelle de ses enfants sur l'autoroute, un homme de quarante ans, Gilbert Dandieu, resté ce jour-là à la maison, fait vivre un calvaire à sa femme, survivante du drame, à qui il fait endosser la responsabilité de leur mort.

Anissa Corto, sélectionné pour le prix Goncourt, est un hommage proustien à la femme inaccessible. Le narrateur, dont le métier est d'endosser le costume de Donald Duck au Parc Disneyland, se fait croire pendant trois cents pages qu'il est en couple avec une Algérienne de son quartier de la Porte de Clignancourt, à Paris, quand cette dernière ignore jusqu'à son existence.

Moix passe ensuite à une Trilogie du monde moderne. Le premier roman de cette trilogie, Podium, sélectionné pour le prix Goncourt, narre les mésaventures d'un sosie de Claude François, Bernard Frédéric, pour qui la star est un nouveau Christ. Ce livre dénonce la célébrité facile et la perte d'identité.

Partouz, roman de Yann Moix le plus controversé, établit un lien entre les terroristes islamistes d'Al-Qaïda lors des attentats du 11 septembre 2001 et la peur du plaisir sexuel chez ces mêmes terroristes. Yann Moix a également publié en 2004 un recueil de poèmes, Transfusion, dont les thèmes récurrents sont le terrorisme, les femmes, le sexe et la mort.

Panthéon, enfin, est à la fois un hymne à François Mitterrand et un ouvrage autobiographique, dans lequel Yann Moix raconte son enfance maltraitée.

Son ouvrage Mort et vie d'Edith Stein pose lui entre autres la question des rapports entre judaïsme et christianisme.

En 2007, Moix a publié hors-commerce un hommage personnel au judaïsme intitulé Apprenti-juif, d'abord paru dans la revue La Règle du jeu, dirigée par Bernard-Henri Lévy. C'est déjà dans cette même revue que Moix avait publié ses premiers textes, consacrés à Gombrowicz, Fellini, Pasolini, ainsi que ses premiers pamphlets, dirigés notamment contre Alexandre Jardin, Marc-Édouard Nabe, Amélie Nothomb et Bernard Tapie.

À la mort de Michael Jackson, il écrit Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson, un essai qui affirme, entre autres, que Michael Jackson a vécu sa vie à l'envers.

En 2010, il publie La Meute39, un essai sur la violence exercée mécaniquement, notamment via les réseaux sociaux, contre un seul individu. Il y étudie l'exemple de Roman Polanski.

Son roman, Naissance, reçoit le prix Renaudot40 après avoir figuré sur les premières sélections des prix Goncourt, Renaudot, Médicis et Décembre41. Ouvrage de près de 1150 pages, celui-ci commence par la naissance de l'auteur, mais, en réalité, « manie et entremêle des récits et des types d'écriture multiples »42.

Yann Moix publie en 2015 Une simple lettre d'amour, roman déchiré dans lequel il affirme que « les hommes ne savent pas aimer ».

L'essai qu'il sort en 2017, Terreur, se donne pour but de penser les attentats. Le livre interroge les effets du terrorisme sur notre psychologie collective, et tente de comprendre comment le processus de radicalisation peut être défini et expliqué.

En juin 2018, Moix publie Dehors, lettre ouverte qui s'adresse au président de la République Emmanuel Macron et qui soulève la façon dont sont traités les migrants à Calais.

Rompre, publié en 2019, est un roman dans lequel Moix s'interroge sur son passé amoureux et sur les ruptures qu'il a connues.

Les trois meilleures ventes de Yann Moix sont Naissance en 2013, avec 38 000 exemplaires vendus, Podium en 2002, avec 30 000 exemplaires vendus, et Partouz en 2004, avec 23 000 exemplaires vendus43.

Écriture
Selon Patrick Grainville, « chez Moix, le tragique est indissociablement lié au burlesque »44, pendant que Les Inrocks considère que Moix a « trouvé sa voie » dans « le burlesque et l’absurde »45.

Yann Moix revendique lui-même ce registre. Il déclare en effet au sujet de Dostoïevski : « Il y a tout chez lui : la théorie, le burlesque, la théologie, le suspense, l'action, des dialogues irréels, de l'humour… Il a le génie du hors sujet comme Proust, Céline ou Joyce… C'est ce que je veux faire ! »46.

Selon Pierre Assouline, Yann Moix est « né sous le signe de l’excès. […] Moix ne se refuse rien, et si une digression doit courir sur vingt pages, qu’elle courre ! Rien n’est hors-sujet puisque le sujet est partout. Enfin un auteur qui s’autorise ! ». Il ajoute toutefois, au sujet de Naissance, que « l'on dira que son auteur en fait trop, ce qui est vrai »47.

Bernard Pivot dit de lui qu'il est un « écrivain surdoué […] De cruelles métaphores jaillissent de sa plume. Le lyrisme ne lui fait pas peur. Il n'appartient pas à l'école des écrivains au style raplapla. C'est un provocateur qui jubile quand ses mots font mouche, y compris et surtout contre lui-même »48.

David Caviglioli ajoute cependant dans L'Obs qu'en « une phrase, on passe du poignant au ridicule, du prodige au médiocre. C’est aussi répétitif que bondissant. Ça irrite autant que ça épate. C’est à la fois humble et prétentieux. On y retrouve tout Moix. Ses obsessions: l’enfance maltraitée, la mystique juive, Péguy, la persécution. Son talent fatigant (il écrirait: «fatigant talent», lui qui aime tout renverser), duquel il ne se méfie pas assez »49.

Pour Le Temps, Yann Moix est « un auteur entier, vivant, écrivain par nécessité, anxieux et paradoxal […] Des fois, Yann Moix, quand il est écrivain, se dissimule dans des biographies dont il déborde, raconte d’autres vies que la sienne, tout en parlant de lui aussi. Quand il ne prend pas le prétexte d’un autre sujet que lui-même, il déborde quand même, écrit comme une fontaine, abonde, surabonde »50.

Réception
Le travail de Yann Moix partage régulièrement les critiques. Parmi les critiques favorables, François Busnel a écrit dans L'Express que Jubilations vers le ciel était « un des plus grands premiers romans du vingtième siècle ». Pour le magazine Lire, Mort et vie d'Edith Stein a « révolutionné un genre aussi suranné que l'hagiographie »51. Pour Le Figaro Magazine, Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson est un livre « zébré d'intuitions parfois réellement géniales »52. Quant à Panthéon, il a été élu par Paris Match parmi les dix romans (avec notamment Plateforme et les Bienveillantes) qui ont « donné une empreinte française au nouveau siècle »53. Mais Aurélien Ferenczi de Télérama le considère comme un « écrivain médiocre et mauvais cinéaste »54, La Voix du Nord évoque un « écrivain qui parle beaucoup pour ne rien dire et manque cruellement de classe »55 et Les Inrockuptibles ne voit en lui qu'un « arnaqueur » avec « ces articles vains, écrits en cinq minutes, mais qui paraissent déguisés en livres »56. Son film Cinéman reçoit un accueil critique particulièrement sévère et a été primé deux fois (sur trois nominations) lors des Gérard du cinéma 2010.

Naissance, a été qualifié de « trop long, trop complaisant, trop hystérique, trop tout » par Le Monde pendant que Patrick Grainville (le Figaro)44 y voit un « roman époustouflant ». Ce roman est qualifié de « livre hors-norme qui viole toutes les conventions romanesques » mais aussi « aussi répétitif que bondissant » par Le Nouvel Observateur49, de « roman monumental » « roman interminable» par Les Échos57 dont « On en sort épuisé, satisfait de l'avoir terminé », et de « burlesque, excessif, polymorphe » par Le Temps50. Pour Joseph Macé-Scaron, dans Le Magazine littéraire, « un tel livre est nécessairement plus grand que son auteur »58. Pierre Assouline affirme que « des pages éblouissantes qui forcent vraiment l’admiration y côtoient en permanence des tunnels où un chaos syntaxique s’accumule et s’agrège à faire fuir. Il faut alors passer son chemin pour se perdre plus loin et retrouver une densité aussi étourdissante »47.

Il reçoit le prix Renaudot en 2013, en étant élu dès le premier tour40.

Cinéma
Après son film court Grand Oral (2000), Yann Moix débute dans le long-métrage en 2004 avec la réalisation du film Podium, tiré de son livre du même nom, et dans lequel on retrouve dans le rôle principal l'acteur belge Benoît Poelvoorde, qui interprète un sosie de Claude François, aux côtés de Jean-Paul Rouve, qui interprète Couscous, un sosie de Michel Polnareff. Le film qui a rassemblé 3,4 millions de spectateurs en France59, a été nommé cinq fois aux César en 2005 et a obtenu en 2004 le prix Robert Enrico de la mise en scène et le trophée de la première œuvre française du Film français. Depuis plusieurs années, il est question d'une suite, centrée sur Polnareff, le scénario étant écrit60, mais que Moix abandonna suite au manque d'entrain des producteurs61.

Son deuxième long-métrage, Cinéman, sorti en 2009 avec Franck Dubosc et Pierre-François Martin-Laval, est un film dans un film, où le personnage est physiquement transposé dans plusieurs longs-métrages de tout genre et de toute époque, un canevas proche de Last Action Hero ou La Rose pourpre du Caire 62. Cependant, la conception du film fut très douloureuse, suite à des problèmes de casting, la mésentente globale de l'équipe technique, les difficultés du tournage et du fait que suite à la mauvaise réception des producteurs, la plupart des répliques furent réécrites et le film fut redoublé en post-production63,64. Cinéman a été un échec sur le plan commercial et critique. Il a reçu le Gérard du plus mauvais film65, et fait l'objet d'une critique particulièrement sarcastique sur le site spécialisé dans les pires films du 7e art, Nanarland63.

Yann Moix sort en 2018 Re-Calais, un film documentaire diffusé par Arte sur la situation des migrants à Calais66.

Depuis 2012, Yann Moix tourne et monte Korea, film documentaire sur la Corée du Sud et la Corée du Nord67. Parallèlement, il réalise depuis septembre 2018 un film avec Gérard Depardieu intitulé 70 sur les tribulations de celui ci à Pyongyang68,69.

Moix avait eu en tête une adaptation de Voyage au bout de la nuit de Céline, transposé à l'époque contemporaine, aux attentats du 11 septembre 200170.

Yann Moix a aussi été acteur pour Jean-Pierre Mocky dans Le Bénévole71.

Prises de position
Cinéma Utopia
Dans Le Figaro du 10 août 200972, Yann Moix s'indigne d'un tract des cinémas Utopia présentant le film Le Temps qu'il reste. Il reproche notamment à ce tract de débuter par : « Les tragédies de l'histoire sont souvent grotesques. Les Palestiniens vivent depuis 1948 un cauchemar kafkaïen », puis il relève ceci : « Quelques massacres plus tard, perpétrés par les milices juives » et s'indigne de la formule « milices juives » qui, selon lui, « évacue Auschwitz d'un coup d'adjectif non seulement mal placé mais déplacé, un concept qui donnerait aussitôt vie, dans la foulée, à de jolis avatars, comme des nazis juifs, des fascistes juifs, des hitlériens juifs ». Il est aussi particulièrement frappé par cet autre extrait du tract : « Elia Suleiman revient sur son enfance dans une école juive où la lobotomisation sioniste des élèves filait bon train...». Il compare l'auteur du tract à Robert Brasillach et avance que les gérants des cinémas Utopia ont « la haine des juifs » et seraient « le visage nouveau de l'antisémitisme contemporain »73, comparant leur gazette à Je suis partout, journal collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale74. La revue La Règle du jeu (fondée en 1990 par Bernard-Henri Lévy) lui apporte son soutien75.

Les cinémas d'art et d'essai du réseau Utopia portent plainte pour injure, et Yann Moix, ainsi que Le Figaro, défendu par Patrick Klugman, sont condamnés en 2010 pour « délit d’injure envers particuliers »76 le 19 octobre 201077. David Caviglioli, journaliste de L'Obs, relève que le jugement précise que le tract a été écrit avec « une tonalité militante et abrupte », et lui-même soupçonne un antisémitisme sous-jacent à ce tract, relevant par exemple que le sionisme y est décrit comme le « rêve fou d'un état religieux juif »74.

Diatribes contre la police nationale
Le samedi 22 septembre 2018, durant l’émission de Thierry Ardisson Les terriens du samedi diffusée sur la chaîne C8, Yann Moix interpelle des policiers venus sur le plateau à l'occasion du livre du journaliste Frédéric Ploquin La peur a changé de camp : « La police française est une des plus violentes d'Europe […] vos cibles préférées, ce sont les pauvres et les milieux défavorisés », et ajoute : « vous n'avez pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux »78.

Ses propos vont déclencher une polémique et de nombreuses réactions. Les syndicats UNSA Police et Alternative Police CFDT déposent tous les deux plainte contre Yann Moix et dénoncent des « propos diffamatoires »79. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a réagi en affirmant son soutien aux policiers et en fustigeant les « mots grossiers et indécents » de Yann Moix. Le CSA a reçu près de 2 000 saisines, dont celle du syndicat de policiers Unité-SGP qui demande que des poursuites soient engagées par le ministère de l'Intérieur contre Yann Moix80,81,82. Le ministre de l'Intérieur annonce le 27 septembre qu'il décide de porter plainte83.

À la suite de cette polémique, le chroniqueur va, dans un premier temps, répondre au ministre de l’Intérieur que « les policiers sont souvent abandonnés par les politiques (...) la police travaille dans des conditions difficiles et précaires », tout en ajoutant que « en banlieue, on se carapate, à Calais ou dans les manifs on se défoule, on dégaine la matraque, on gaze des mineurs... »84. Il s'excuse finalement le lendemain pour ses propos, affirmant qu’il a « manqué d’intelligence » dans sa manière de s’exprimer et qu’il y est « allé un peu trop fort »85,86,87.

Accueil des migrants
Yann Moix accuse le 6 janvier 2018 les CRS d'exactions vis-à-vis des migrants de la Jungle de Calais88. La préfecture du Pas-de-Calais dénonce, quant à elle, des informations erronées89. Libération publie le 21 janvier 2018 en une du journal une lettre ouverte de Yann Moix à l'intention du président Emmanuel Macron qui dénonce les traitements infligés à ces migrants, et accuse Emmanuel Macron d'être le premier responsable de cette situation90. En s'appuyant sur ce qu'il a observé à Calais et sur des rapports de l'IGPN et du Défenseur des droits, Yann Moix écrit que « des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement. […] Ces actes de barbarie, soit vous [Emmanuel Macron] les connaissiez et vous êtes indigne de votre fonction  ; soit vous les ignoriez et vous êtes indigne de votre fonction ».

Julien Pouyet, un journaliste de Nord Littoral, qui avait assisté à l'entrevue entre Yann Moix et les syndicats de police à Calais le 16 janvier et l'avait filmée, accuse Yann Moix de tenir un double discours dans cette tribune et de ne pas évoquer une partie de la réalité notamment celle concernant « la violence des migrants, les barrages réguliers sur les routes, les caillassages. » Il lui reproche également de ne pas mentionner la détresse des habitants de Calais « face à la jungle et ses 10 000 migrants, face à une pression migratoire sans précédent, sans réponse de l’État »91,92,93.

Le 1er février 2018, la maire LR de Calais, Natacha Bouchart, répond au chroniqueur dans une tribune publiée dans le Figaro et qualifie Yann Moix de « honte du service public audiovisuel ». Elle lui reproche de ne pas avoir parlé de « l'humanité » des Calaisiens et de la municipalité, et invoque le « financement des aires de repas, des douches, des sanitaires ainsi [que] la mise à disposition du centre Jules-Ferry qui a permis, sur ma proposition, d'accueillir les femmes et les enfants »94. Le 20 février 2018, la cérémonie des Bobards d'or (d'extrême droite) distingue Yann Moix du plus haut prix du Bobard d'Or95 pour avoir, selon eux, manipulé des images et accusé à tort le travail des forces de l'ordre. D'autre part, le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry dénonce les propos « outranciers » de Yann Moix dans une lettre ouverte publiée sur Twitter96. Yann Moix lui répond dans Marianne en lui « [demandant] de [l]'attaquer en diffamation […] vous prétendez que les faits me donnent tort. Je vous somme de demander aux tribunaux de vous donner raison »97.

L'écrivain publie en juin 2018 un livre en forme de lettre ouverte au président de la République, Dehors, sur la question des migrants. Il sort en même temps un documentaire (nommé Re-Calais) diffusé sur Arte, avec lequel il dit avoir espéré rendre compte de « l'absurdité » et de la « complexité » de la situation à Calais 98.

Le 6 juin 2018, Yann Moix déclare sur Europe 1 que « la chose la plus grave que j'aborde dans ce livre c'est l'évaluation de minorité par des institutionnels, la Croix-Rouge notamment, qui essaie de tout faire pour qu'un jeune ne soit pas considéré comme mineur, car s'il est mineur, nous sommes obligés de l'héberger. Il y a un test osseux qui date des années 1930, dont la marge d'erreur est de deux ans, ça tombe très mal »99. La Croix-Rouge annonce le lendemain le dépôt d’une plainte pour diffamation, et qualifie ces affirmations d'« entièrement fausses », « insultantes » et « odieuses »100.

Loi Gayssot
Fin 2010, il apparaît comme un des signataires d'une pétition pour l'abrogation de la loi Gayssot aux côtés de Robert Faurisson, Dieudonné et de militants d'extrême droite, initiative également soutenue par Noam Chomsky101. Opposé à cette loi mémorielle, il se rétracte cependant après avoir découvert qu'un des signataires n'était pas Robert Badinter comme il le croyait, mais Robert Faurisson, et il refuse que son nom soit associé à ce dernier102,103. Paul-Éric Blanrue se déclare déçu de l'attitude de Yann Moix, qui avait préfacé son livre Le Monde contre soi : anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme, jugeant « important de montrer que même les plus grands penseurs se sont trompés » ; les deux hommes, amis jusqu'ici et qui n'avaient « jamais parlé des Juifs ensemble », d'après Yann Moix, se perdent de vue à cette occasion102. Le blog du Monde.fr des droites extrêmes104 émet des doutes sur l'explication de Yann Moix, ayant relevé que l'explication initiale de Yann Moix quant à son soutien, comportait la mention suivante, effacée par la suite : « J’ai signé une pétition en ce sens, sur laquelle figurent évidemment, figurent logiquement, mes pires ennemis et les ordures les plus avérées ».

Selon le journaliste Nicolas d'Estienne d'Orves, Yann Moix est « un philosémite exacerbé, il a même appris l’hébreu »102.

Engagements
Il soutient la candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle française de 2012105. Le 8 janvier 2015, à la suite de l'attentat islamiste contre Charlie Hebdo, il lance une pétition pour la panthéonisation de Wolinski, Cabu, Charb et les autres victimes de la tuerie.

Controverses
Polanski et la Suisse
Yann Moix crée la polémique le 1er février 2010 en publiant un extrait de son prochain livre La Meute dans La Règle du jeu sous le titre « J’aime Polanski et je hais la Suisse »106. Selon Le Parisien, Yann Moix prend « prétexte » de l'assignation à résidence du cinéaste juif Roman Polanski par la Suisse107, pour attaquer cette dernière en la traitant de « pute », de « Gestapoland » et de « pays inutile », « nul » et « fondamentalement antisémite », puis un jour plus tard dans le journal Le Matin ses citoyens de « mous salauds108 ». En date du 2 février 2010, le texte est retiré du site à la demande de l'auteur109. La presse francophone de Belgique110 et de France107 commence à relater l'information et l'ambassade de France en Suisse diffuse un communiqué de presse se désolidarisant de l'auteur en estimant à propos de l'ouvrage : « […] on peut à bon droit penser qu’il eût mieux valu qu’il ne parût point111 ».

Renaud Camus
Article connexe : Renaud Camus#Accusations d'antisémitisme.
L'écrivain Renaud Camus a porté plainte pour diffamation en mars 2018 contre Yann Moix en raison des propos tenus en juin 2017 par le chroniqueur dans l'émission On n'est pas couché. Yann Moix y présentait Camus comme un auteur « un petit peu misanthrope et assez antisémite, en tout cas raciste »112. Le 13 mars 2019, la cour d'appel de Paris a condamné Moix à 1 000 euros de dommages et intérêts et à 2 000 euros de frais de procédure113.

Femmes
Début janvier 2019, il déclenche une polémique après avoir déclaré au magazine Marie-Claire être « incapable d'aimer une femme de 50 ans »6 trouvant « ça trop vieux. […] Le corps d'une femme de 50 ans n'est pas extraordinaire du tout »,  et ne vouloir avoir des relations amoureuses qu'avec des femmes asiatiques. À cette occasion, plusieurs personnalités, dont Valérie Damidot114, Mona Chollet115, Colombe Schneck116,117 et Helena Noguerra118 lui répondent. Marlène Schiappa l'a elle défendu en déclarant que « ce n’est pas la faute de Yann Moix » si les femmes de plus de 50 ans étaient discriminées dans la société119.

Michael Jackson
A l'occasion d'un billet qu'il présente lors de l'émission Salut les Terriens diffusée le 10 mars 2019 sur C8, Yann Moix revient sur le documentaire Leaving Neverland qui traite de la sexualité qu'aurait eue Michael Jackson avec des mineurs. « C’est ne rien comprendre à Michael Jackson. Car Michael Jackson était un enfant. Or, un enfant, ça ne couche pas avec les autres enfants. Un enfant, ça ne couche qu’avec les adultes qui forcent les enfants à coucher. » Yann Moix ajoute enfin : « J’ai donc décidé d’intenter un procès à toutes les femmes adultes ayant couché avec Michael Jackson120. » Jusqu'à aujourd'hui, cette affirmation reste une provocation rhétorique et n'a pas été suivie d'effet.

Orléans
Dans Orléans, publié le 21 août 2019, roman qui ressemble ostensiblement à un récit autobiographique, il raconte avoir été un enfant battu et martyr, victime de maltraitances de la part de ses parents121. Ces derniers réfutent en bloc les faits décrits dans le roman et son père déclare : « Comment peut-il inventer de telles choses, aussi odieuses ? ». Il ajoute : « S'il avait vraiment été martyrisé enfant, vu qu'on habitait dans un immeuble, ne pensez-vous pas que le voisinage et nos amis de l'étage du dessus s'en seraient rendu compte ? Tout comme sa maîtresse d'école, son médecin traitant ou son pédiatre... Vous pouvez d'ailleurs les contacter, pour vous en convaincre... Ils vous confirmeront que je ne suis pas un bourreau. » Il affirme aussi que lui et sa femme ont payé les études puis le loyer de l'appartement de leur fils jusqu'à ses 30 ans8. Il décrit son fils comme un « ado dur » qui a tenté de « défenestrer son frère du premier étage » ou ayant « mis la tête d'Alexandre (son frère) dans les WC et a tiré la chasse d'eau. » Son père reconnaît que ces jours-là, il a donné une fessée à Yann ou « une bonne paire de claques »8. Quelques jours après, il déclare dans L'Obs qu'il a « probablement mal agi » même si les sanctions n'arrivaient pas sans raison, et que « Yann est probablement une victime [même s'il] en oublie une autre, son frère ». Il estime que Yann n'a jamais pu accepter la naissance de son frère, de 4 ans son cadet122.

Son frère, le journaliste et écrivain Alexandre Moix, qui n'apparaît pas dans le roman Orléans, réfute également ces accusations quelques jours plus tard dans une lettre ouverte publiée par Le Parisien, et affirme que Yann Moix était son bourreau et lui faisait subir les sévices qu'il décrit dans son livre en les prêtant à leurs parents123,9. Alexandre relate des épisodes où, adulte, son frère Yann l'aurait appelé jusque tard la nuit pour le harceler au téléphone et aurait hurlé : « Il n'y a qu'un Moix sur Terre ! Et il n'y aura qu'un Moix dans la littérature ! […] Moix, c'est MOI124 ! » Selon Alexandre Moix, un éditeur lui a fait la confidence que Yann Moix avait empêché la parution de son premier roman125. Il affirme aussi avoir appris qu'en privé son frère se vantait d'avoir « tout exagéré » dans Orléans126.

Deux amis d'enfance de Yann Moix témoignent eux à Paris Match des sévices que l'écrivain a pu subir. L'un d'entre eux, sous couvert d'anonymat, explique que « Yann l’ignorait, mais inquiet pour lui, je collais l’oreille à leur porte et j’entendais ses cris, ses hurlements déchirants, les coups et les insultes de son père qui pleuvaient » et que le lendemain, il repérait « immanquablement » sur le corps de Yann Moix des « marques violacées sur ses bras, ses cuisses, son dos, des traces de lacération, parfois des bleus sur son visage. Ou des résidus de sang séchés, mal nettoyés »127. Selon lui, Yann Moix en veut à son jeune frère Alexandre « de l'avoir souvent dénoncé à son père, provoquant sa colère et les coups »128.

ليست هناك تعليقات:

إرسال تعليق

زياد علي

زياد علي محمد